L’ouïe, le goût, la vue, l’odorat et le toucher sont des sens dits extéroceptifs, qui mesurent une interaction avec le monde extérieur. Ils ont la particularité que nous pouvons agir pour interférer avec ces sens : par exemple se boucher les oreilles, recracher la nourriture, fermer les yeux, se boucher le nez ou reculer notre main pour cesser de toucher. Il existe cependant d’autres sens, renseignant sur notre état interne, qui jouent un rôle crucial dans notre fonctionnement psychologique.
Tout d’abord, la fluidité. Il s’agit du sens de l’expérience subjective ressentie lorsque nous fournissons un effort. La fluidité permet de construire mentalement le sens de l’agentivité. Il s’agit du sens de la responsabilité perçue de l’action effectuée. Sans agentivité, je n’ai pas l’impression d’être l’auteur de l’action effectuée. L’intéroception est la perception de nos états internes. La nociception est la perception de la douleur. Ce sens est prioritaire dans son traitement : les stimuli nociceptifs sont plus difficiles à inhiber que les autres. La chronoception est le sens de l’écoulement du temps, et est relié à notre état interne et à notre charge cognitive. La proprioception est la perception de la position des différentes parties du corps. Elle fonctionne grâce à de nombreux récepteurs musculaires et ligamentaires, que le cerveau intègre avec une représentation mentale de notre corps, appelée image du corps. Le sens de l’équilibre est lui aussi fondamental pour l’être humain. Construit par le système vestibulaire, il s’appuie sur les perceptions construites par un organe sensoriel barosensible, situé dans l’oreille interne. La thermoception est notre perception de la température. Nous percevons celle-ci à l’aide des deux systèmes de capteurs, le froid et la chaleur étant perçus séparément. En outre, ces capteurs peuvent être orientés vers le monde extérieur, par exemple pour mesurer la température de l’air ambiant, ou vers notre propre organisme. Ces capteurs de température intéroceptifs sont importants pour percevoir nos propres émotions, qui modifient la température de notre corps. Enfin, mentionnons le sens des pensées. Dans une publication récente, une équipe de chercheurs a mis en évidence l’existence d’un processus sensoriel intéroceptif détectant la présence de nos propres pensées.